Voici un petit lexique pour vous aider à bien utiliser la carte.
Déversement:
Chaque station d’épuration a une capacité maximale de traitement qui se calcule en nombre de m3 d’eau par jour. La station de Lapinière à Laval peut traiter jusqu’à 233 717 m3 d’eaux usées par jour, celle de La Pocatière peut en traiter jusqu’à 6 682 m3. Ces stations sont alimentées par un réseau d’égouts entrecoupé de différents ouvrages, dont des stations de pompage et des ouvrages de surverses.
Quand il y a trop d’eau, en cas de fortes pluies par exemple, le débit excède ce que le réseau est capable de prendre et cela provoque un déversement d’eaux usées directement dans les rivières et le fleuve.
Le Québec comptait 870 stations d’épuration et 4 684 ouvrages de surverses en 2019.
Nombre et durée des déversements :
Avant 2016, le nombre de déversements était mesuré par la méthode du « repère visuel » : un employé visitait chaque ouvrage et constatait un déversement (ou pas) si le repère visuel était déplacé et notait l’événement et estimait sa durée. Les données datant d’avant 2017 sont donc de moins bonne qualité que celles obtenues à partir de 2017.
Aujourd’hui, toutes les municipalités sont tenues d’avoir un enregistreur électronique qui mesure automatiquement la durée de chaque déversement sur les ouvrages ayant connu des déversements par le passé.
En pratique, 23 % des ouvrages ne sont toujours pas dotés d’enregistreurs électroniques ou ne transmettent pas les données correctement. C’est ce qui explique qu’une fois sur quatre, on ne puisse pas présenter la durée des déversements.
Intensité des déversements:
Il est très difficile de mesurer la quantité d’eaux usées qui s’échappent dans les rivières en cas de déversement. Ces données n’existent pas. Par contre, on connaît la taille de chacun des ouvrages qui déborde. On sait aussi que plus un ouvrage est grand et plus le volume d’eaux usées rejetées en cas de déversement risque d’être élevé.
C’est pourquoi nous avons développé l’indice de l’intensité des déversements, un indice qui tient compte du débit de conception de la station d’épuration, de la grosseur de l’ouvrage qui a débordé et de la durée de chacun des déversements.
Cette pondération permet aux citoyens et aux élus de comparer l’impact probable des déversements de leur municipalité avec les autres municipalités au Québec et de voir l’évolution au fil du temps.
Normaliser les données selon le nombre d’habitants
Un déversement d’eaux usées à Laval est toujours plus important qu’un déversement à La Pocatière, tout simplement parce que c’est une plus grande ville. Comment comparer les villes entre elles? En normalisant les données par le nombre d’habitants de chaque municipalité.
C’est le mode de consultation par défaut que nous vous proposons :
Tous les jours, des quantités importantes d’eaux usées sont rejetées dans les rivières du Québec faute de pouvoir être traitées par les systèmes d’assainissement municipaux. Fortes pluies, capacités insuffisantes, sous-investissement de l’État ou développement urbain anarchique: les causes sont multiples et les déversements d’eaux usées ne cessent d’augmenter.
Cette carte, réalisée par la Fondation Rivières avec l’aide des étudiants du programme de journalisme de l’UQÀM , s’appuie sur les données publiées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques entre 2017 et 2019. Les municipalités sont tenues par la loi de fournir le nombre des déversements et leur durée totale mensuelle sur leur territoire.
Vous y trouverez le nombre de déversements par année, leur durée totale (lorsque disponible) et surtout, notre indicateur d’intensité des déversements, qui est une représentation du volume d’eaux usées POTENTIELLEMENT rejeté dans les rivières.
Tous les déversements d’eaux usées sont regrettables, mais tous n’ont pas le même impact. Certains ouvrages sont petits, d’autres très grands. Plus l’ouvrage est grand et plus le volume d’eaux usées rejetées en cas de déversements est élevé. C’est la quantité totale d’eaux usées rejetées dans l’environnement qui devrait être notre étalon. Malheureusement, ces données ne sont pas disponibles.
C’est pourquoi nous avons développé l’indicateur de l’intensité des déversements, un indicateur qui s’appuie sur le débit de conception de la station d’épuration, la grosseur de l’ouvrage qui a débordé et la durée de chacun des déversements.
La station d’épuration, c’est la pièce maîtresse d’un système d’assainissement. C’est l’usine qui traite les eaux usées de la municipalité. Chaque usine a une capacité maximale. C’est son débit de conception, soit le nombre de mètres cubes d’eaux usées que la station est en mesure de traiter chaque jour (1 m3 = 1 000 L).
Cette station d’épuration est alimentée par un réseau d’égouts entrecoupé de différents ouvrages, dont des stations de pompage et des ouvrages de surverses. La station de pompage a pour fonction de pousser l’eau vers la station, tandis que les ouvrages de surverses sont l’équivalent de disjoncteurs: ils sont là pour protéger la station et le réseau d’égouts contre les surcharges d’eau. En cas de forte pluie, par exemple, un ouvrage de surverse va simplement déborder et rejeter les eaux usées directement dans les rivières.
On parle ici de l’intensité d’un déversement en ce sens qu’on postule que plus un ouvrage est important, plus le déversement risque d'être important. Ajoutez-y la durée du déversement et vous obtenez un ordre de grandeur de la quantité d’eau qui pourrait avoir débordé de l’ouvrage.
Cet indicateur est un étalon qui nous permet de suivre l’évolution de la performance d’une municipalité au fil des années et de rapidement distinguer les municipalités qui ont fait un effort pour s’améliorer de celles qui laissent les choses aller.
Et cet étalon est efficace, puisque nous l’avons validé en l’appliquant à 50 des systèmes d’assainissement que nous avons étudiés dans les dernières années. Il a permis de corroborer tous les cas prioritaires que nous avions identifiés dans nos analyses.
Malheureusement, trop de municipalités ne fournissent pas la durée des déversements, et ce, même si la loi l’exige depuis le 1er janvier 2016. Cependant, cet indicateur ne remplacera jamais le volume d’eaux usées rejetées dans nos rivières.
Voici le calcul de l’indicateur:
Cette plateforme a été rendue possible par la contribution de quelques étudiants et leur professeur de l’école des médias de l’UQÀM, Jean-Hugues Roy. Les étudiants ont extrait et structuré les données publiées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, un travail colossal.
Nous avons pu aussi compter sur la collaboration de CDG Développeur, géomatique et programmation.